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Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/304

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C’EST la paresse des gens d’esprit que j’aime. Mais les sots paresseux ressemblent à des valets dans un antichambre ; ils y deviennent menteurs, mëdisans, curieux et insolens.

L’HOMME qui perd sa fortune ou un ami par un bon mot, est un sot ; car s’il ne peut pas retenir ce bon mot, cela prouve qu’il ne lui en vient pas souvent. Il s’en présente vingt quelquefois, qu’on peut se dire à soi-même tout bas pour se faire rire, mais qu’on ne doit pas se permettre autrement.

RIEN ne prouve plus la médiocrité que les petits mystères à l’oreille, les conversations dans une embrasure de fenêtre, les nouvelles de gazettes qu’on donne pour des lettres qu’on a reçues, la discrétion sur les petites choses, la petite finesse et les cachoteries. Malheur a ceux qui n’ont pas ce qu’on appelle en peinture, la manière large !

Il y a des gens à qui il va si mal d’avoir l’air de penser. Ils veulent honorer ainsi leur