Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/335

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quefois à nos dépens. Je ne connois que Guilbert qui vous l’ait rendu, quand il disoit :

Monsieur trouve plaisant les feux du purgatoire.


et qu’il accommodoit si bien

L’abbé qui rit
Du Dieu qui le nourrit.

L’Esprit. Je ne lis pas toutes ces fadaises ; jamais de vers. Mais Hobbes, Spinoza, le Système de la Nature.

Le Cap. Livres amusans. Je ne lis pas même les sermons de notre gardien. J’en fis un, 1 autre jour, qui coinmençoit par ces mots : Un incrédule est un fou, un impie est un sot.

L’Esprit. Beau commencement ! et la preuve ?

Le Cap. C’est disois-je, que celui qui ne reconnoît pas les vérités est un être mal organisé, comme ceux qu’on enferme, ou tout au moins comme les malheureux qui ont perdu la vue, ou qui n’ont pas d’oreille pour la musique. Je les plains, mais je les aime encore mieux que les impies qui croient à la religion qu’ils blasphèment pour faire les aimables. —

L’Esprit. Fais-tu grand cas des stigmates de ton St. François ?

Le Cap. Pourquoi pas ? Un morceau qui passe pour être de la sainte croix, quand même il n’en seroit pas, attire ma vénération. Quand je veux chercher la lumière, Monsieur, je regarde en haut| vous, vous regardez à terre.

L’Esprit. Je ne veux pas être ébloui.