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Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/349

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l’orthographe et qui force quelquefois la poésie comme un camp, a si bien fait ces quatre vers sur moi.

Candide est un petit vaurien
Qui n’a ni pudeur ni cervelle.
Ah ! qu’on le reconnoît bien
Pour le cadet de la Pucelle.

— Vous me paroissez mal avec lui dans ce moment, lui dis je. C’est querelle d’allemand, et d’amant à la fois. — La petite bêtise le fit sourire : il en disoit souvent et aimoit à en entendre. On auroit dit qu’il avoit quelquefois des tracasseries avec les morts, comme on en a avec les vivans. Sa mobilité les lui faisoit aimer, tantôt un peu plus, tantôt un peu moins. Par exemple alors, c’etoit Fénelon, La Fontaine et Molière qui étoient dans la plus grande faveur.

— Ma nièce, donnons-lui-en, du Molière, dit-il à madame Denys. Allons dans le sallon ; sans façon, les Femmes Savantes que nous venons de jouer. — Il fit Trissotin on ne peut pas plus mal, mais s’amusa beaucoup de ce rôle. M.lle Dupuis, belle-sœur de la Corneille, qui jouoit Martine, me plaisoit infiniment, et me donnoit quelquefois des distractions, lorsque ce grand homme parloit. Il n’aimoit jus qu’on eu eût, Je me souviens qu’un jour