Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/56

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de ces Dames. Vous avez la grâce des élegantes, sans en avoir pris l’état. Vous êtes supérieure, sans alarmer personne que les sots. Il y a déjà autant de grands mots de vous à citer, que de bons mots. Ne point prendre d’amans, parce que ce serait abdiquer, y est une des idées les plus profondes et les plus neuves. Vous êtes plus embarrassée qu’embarrassante ; et quand l’embarras vous saisit, un certain petit murmure rapide et abondant l’annonce le plus drôlement du monde ; comme ceux qui ont peur des voleurs chantent dans la rue. Vous êtes la plus aimable femme et le plus joli garçon, et enfin ce que je regrette le plus.

Ah ! bon Dieu ! quel train ! quel tapage ! que de diamans, d’or, de plaques et de cordons, sans compter le Saint-Esprit ! Que de chaînes, de rubans, de turbans et de bonnets rouges, fourrés ou pointus ! ceux-ci appartiennent à des petits magots qui remuent la tête comme ceux de votre cheminée, et qui ont le nez et les yeux de la Chine. Ils s^appellent des Lesghis, et sont venus en députation, ainsi que plusieurs autres sujets des frontières de la grande muraille de cet empire Chinois et de celui de Perse et de Byzance. C’est un peu plus imposant que quelques députés du Parlement