pour nous amuser à rire. Il n’eût tenu qu’à moi de me
venger de Madelon, en laissant tomber le poids de trois
corps sur le sien ; mais elle était trop aimable et trop
amoureuse, elle travaillait de trop bon cœur pour me
laisser concevoir une pareille pensée. Je la soulageais
autant qu’il m’était possible. Elle en eût pourtant la
peine, mais ce fut plutôt un surcroît de volupté pour
elle, car, ayant senti les délices de la décharge avant
nos fouteurs d’en haut, le plaisir me rendit immobile.
Gabrielle le sentit, et les coups de cul qu’elle répétait
avec une nouvelle vivacité, faisaient pour moi ce que
je n’étais plus en état de faire, et en m’agitant, allaient
donner de nouveaux ébranlements de plaisir à Madelon,
qui déchargeait aussi. Nos fouteurs finirent leur affaire,
et joignirent leur extase à la nôtre. Nos quatre corps
n’en firent plus qu’un ; nous nous mourions, nous nous
confondions l’un dans l’autre.
Les éloges que nous fîmes de cette nouvelle façon de goûter le plaisir firent venir l’eau à la bouche des autres moines et Sœurs. Les voilà les uns sur les autres à foutre comme des perdus en quatrain — c’est le nom que nous donnâmes à cette posture, — et nous à leur donner l’exemple. C’est ainsi que les plus belles découvertes que l’on ait fait dans la nature sont dues au hasard.
Gabrielle était si charmée de cette invention, qu’elle avoua qu’elle avait eu presque autant de plaisir qu’elle en avait goûté en me faisant. Comme je n’étais pas moins curieux que les autres de savoir comment la chose s’était passée, on la pria de la raconter.
— J’y consens, nous dit-elle, et d’autant plus volontiers que Saturnin ne connaît encore que sa mère, sans savoir d’où elle vient, ni comment elle s’est trouvée ici.