bien aux hommes, & aimoient l’honneur
des femmes : tout le monde étoit
content : mais revenons à ma figure ;
car je vais avoir une avanture illuſtre.
A propos de cette figure-là. J’avois un air eſpiégle qui ne prévenoit pas contre moi. J’étois mis proprement, des yeux malins, de longs cheveux noirs me tomboient par boucles ſur les épaules, & relevoient à merveilles les vives couleurs de mon viſage, qui, quoiqu’un peu brun, ne laiſſoit pas de valoir ſon prix. C’eſt un témoignage authentique, que je me crois obligé de rendre à un jugement de pluſieurs très-honnêtes & très-vertueuſes perſonnes à qui j’ai rendu mes hommages.
Suzon, comme je l’ai dit, avoit fait un bouquet pour Madame Dinville, c’étoit le nom de ſa maraine, femme d’un Conſeiller de la Ville voiſine, qui venoit à ſa terre prendre le lait pour rétablir une poitrine dérangée par le vin de Champagne & quelques autres cauſes.
Suzon s’étant miſe dans ſes petits atours, qui la rendirent encore plus aimable à mes yeux, il fut dit que je l’accompagnerois. Nous allâmes au Château. Nous trouvâmes la Dame dans