Page:Gervaise de Latouche - Le Portier des Chartreux, 1889.djvu/31

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donc que ce plaisir dont tu me fais tant d’éloges ? — C’est, lui répondis-je, l’union d’un homme avec une femme qui s’embrassent, qui se serrent bien fort et qui se pâment en se tenant étroitement serrés de cette façon. Les yeux toujours fixés sur le visage de ma sœur, je ne laissais échapper aucun des mouvements qui l’agitaient ; j’y voyais la gradation insensible de ses désirs, sa gorge bondissait. — Mais, me dit-elle avec une naïveté curieuse qui me paraissait de bonne augure, mon père m’a quelquefois tenu comme tu le dis, sans sentir cependant ce plaisir que tu me promets. — C’est, repartis-je, qu’il ne te faisait pas ce que je voudrais te faire. — Et que voudrais-tu donc me faire ? me demanda-t-elle d’une voix tremblante. — Je te mettrais, lui répondis-je effrontément, quelque chose entre les cuisses qu’il n’osait pas te mettre. Elle rougit, et me laissa, par son trouble, la liberté de continuer en ces termes : Vois-tu, Suzon, tu as un petit trou ici, lui dis-je en lui montrant l’endroit où j’avais vu la fente de Toinette. — Eh ! qui t’a dit cela ? me demanda-t-elle sans lever les yeux sur moi. — Qui me l’a dit, repris-je assez embarrassé de sa question, c’est q… c’est que toutes les femmes en ont autant. — Et les hommes ? poursuivit-elle. — Les hommes, lui répondis-je, ont une machine à l’endroit où vous avez une fente. Cette machine se met dans cette fente, et c’est là ce qui fait le plaisir qu’une femme prend avec un homme. Veux-tu que je te fasse voir la