Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/106

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l’intérieur par des ouvertures en forme de trèfles. Il était orné d’applications de porcelaines, à fleurs bleues, dont il reste des fragments.

Sur le morne de Fongouzou, à Mayotte, on voit quelques sépultures rectangulaires en pierres taillées, plantées dans le sol ; l’intérieur du tombeau est éclairé par deux échancrures, en forme de V, et couvert par une grande pierre taillée en dos d’âne.

Pour les Arabes de basse classe, on se contente de planter verticalement, autour de la fosse, un cordon de pierres plates disposées en ellipse ; on remplit l’intérieur de cette ellipse avec une espèce de béton rouge, et on place au-dessus un coquillage (tridacne vulg. bénitier), ou un fragment de sajoie. Ces précautions, sans utilité à Mayotte où il n’y a ni hyènes ni chacals, ont été probablement inspirés, dans l’origine, par la crainte de voir les corps déterrés par les animaux carnassiers.

La justice est rendue par des cadis, tous Arabes et Mahométans ; mais les causes graves sont jugées par les Sultans, en présence de leurs cadis et des seigneurs assemblés en Kabar. Le seul texte de loi est le Coran ; quelques cadis ont des recueils manuscrits de jurisprudence musulmane ; leurs arrêts sont généralement sages. Malheureusement ils achètent leur place et, pour se rembourser, ne demandent qu’à se laisser corrompre ; aussi est-il bien rare que le plus riche plaideur n’ait pas raison. Voici quelques jugements qui donneront une idée de l’esprit et de la forme de leurs sentences :

On me demande : Quelqu’un a loué un boutre pour un prix convenu et un temps convenu, le boutre a