Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/148

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Lambert, qu’on aperçoit distinctement de la rade, avec ses pavillons et son belvédère ; au-delà s’étendent les cocotiers, les champs de cannes, les plantations de café, de coton, etc. de M. Lambert ; autour de la ville, une vaste forêt de cocotiers, coupée de cultures, couvre la plaine et la base de la montagne. On donne dans la passe en prenant l’alignement de l’angle Est de la maison de la reine, qu’on aperçoit au-dessus du mur, par la troisième embrasure de la batterie, en comptant par la droite ; autant que possible il faut débarquer à mer haute, car à basse mer, la côte découvre fort loin et les plus légères embarcations ne peuvent approcher à plus 300 mètres du rivage ; on est obligé de franchir cette distance, à pied ou en tacon, sur un banc de vase molle ; recouvrant des têtes de coraux, entre lesquelles on risque d’enfoncer jusqu’à la ceinture. A mer haute, les embarcations vont jusqu’à la mosquée, petit bâtiment carré aux murs très épais, avec un porche à ogives et une salle voûtée, éclairée par quatre fenêtres en forme de trêfles. Cette mosquée n’a pour tout ornement que des nattes ; elle est surmontée d’une terrasse qui sert de minaret. L’enceinte de la ville est carrée comme celle des anciens camps romains, avec un mur en pierre et en corail, haut de 12 à 15 pieds et bien conservé ; trois ou quatre petites portes carrées donnent accès à des ruelles étroites ; beaucoup de maisons sont bâties en chaux et corail, mais il y a aussi, dans l’enceinte, bon nombre de cases malgaches en bois ou en macoutis ; aucune de ces maisons n’a d’étage. Ce qu’on appelle le palais de la reine se trouve au