Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/147

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et ils finiront certainement par convertir et rallier à eux toute la population. Autrefois très féroces, les habitants sont encore aujourd’hui ombrageux et farouches ; quelques uns ne sortent qu’avec des sagaïes, des sabres ou de mauvais fusils, et tous portent un couteau ou un poignard à la ceinture. On compte dans l’île deux villes murées, avec des maisons en pierres, Fomboni et Numa-choa, un gros bourg, Louala, et une quarantaine de villages plus ou moins peuplés, appartenant à la reine ou à des chefs arabes et malgaches. Toutes les cases sont en cocotiers ou en terre battue, et carrées. Fomboni, la capitale, est située au N.-E. sur le rivage, dans une plaine large d’un kilomètre, qui s’étend entre les montagnes et la mer. En face de la ville, un banc de corail court parallèlement à la côte, à 1 kilomètre du rivage ; ce banc est coupé par une passe large de 60 mètres environ, donnant accès à un bassin naturel où peuvent mouiller 8 à 10 boutres. Les navires mouillent en dehors du récif par 9 ou 10 brasses. De la rade, l’aspect de la ville est très pittoresque ; on voit une grande batterie, percée de 21 embrasures qui se détachent en noir sur une longue bande blanche, et surmontée d’un mât de pavillon fort élevé ; à gauche de la batterie et en dehors de l’enceinte, un vaste faubourg ; à droite, le mur d’enceinte flanqué d’un bastion carré ; en avant du mur, une mosquée blanche ; plus loin, un petit fortin masquant une des portes située à l’angle Ouest du mur ; puis un grand faubourg, bâti comme l’autre sous des cocotiers, relie la ville à la charmante habitation