Medjid, on ignore au juste à quelles conditions. Restait à se débarrasser de M. Lambert ; la reine. Personnellement engagée, ne pouvait, sans motif, rompre le traité qui avait toujours été loyalement exécuté par le duc d’Emyrne ; on tourna la difficulté ; Djombé dut abdiquer et disparaître du gouvernement ; elle abdiqua, en effet, en faveur de son fils aîné Mohamed. Alors, considérant le traité conclu avec M. Lambert comme rompu par l’abdication de la reine, quelques Arabes résolurent de ne pas laisser débarquer M. Lambert à son retour. Puis, se regardant comme déjà propriétaires de son habitation, les familiers de la reine mirent à contribution les provisions de toutes sortes dont la maison était pleine ; et, plus tard, il fut assez curieux de voir, sur le carnet du sommelier de M. Lambert, le nombre et la qualité des bouteilles que ces rigides Musulmanes avaient vidées en son absence. Pour parer à tout événement, ils fabriquèrent des affûts neufs pour les canons ; le mur d’enceinte fut réparé et garni de portes solides ; et ils attendirent le retour de M. Lambert, pendant qu’une corvette zanzibarienne de 12 canons, la Nadarcha, portant 200 hommes de débarquement, croisait, fortuitement, dans les eaux de la Grande Comore. Le principal agent de toutes ces manœuvres était un certain Seli, parent du sultan de Zanzibar et de la reine, par son mari, établi depuis peu de temps à Mohéli. Dans les premiers jours de novembre 1867, l’Indre ramena M. Lambert à Fomboni, mais les Mohéliens refusèrent de le laisser débarquer. On apprit alors vaguement ce qui s’était passé et chacun en fut stupéfait.
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