Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/178

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

plus de 1,50 m à 2,00 m, sont sinueuses, se coupent à chaque instant entre des maisons presque toutes semblables et forment un véritable labyrinthe. Quelques maisons sont jointes au-dessus des rues par des galeries couvertes, en bois sculpté. La plupart n’ont qu’un rez-de-chaussée ; celles à étage, seules, ont des fenêtres sur la rue ; les autres n’ont d’ouverture apparente qu’une grande porte en bois sculpté. Toutes celles que j’ai visitées étaient disposées de la même manière intérieurement ; celle de Saïd-Mohamed donnera donc une idée exacte de l’habitation de ville d’un noble Anjouanais. Bâtie en pierres et blanchie à la chaux, elle n’a qu’un rez-de-chaussée couvert par une terrasse. Sur la rue, un étroit escalier de quatre marches et une grande porte carrée, à deux battants en bois sculpté, avec chambranle orné de nervures figurant une ogive écrasée ; cette porte ouvre sur un tambour d’où un corridor garni de nattes, prenant jour sur une cour, conduit à une grande pièce faiblement éclairée par la porte et par l’intervalle d’un mètre qui sépare le mur de réfend du corridor, du plafond à caissons et solives ornementés. Des deux côtés de l’entrée du salon, du haut en bas, et dans l’intérieur horizontalement à une hauteur de dix pieds, le mur est garni de niches renfermant des vases de porcelaines et des objets de verroterie et de clinquant, séparées par des cartouches où sont inscrits, en lettre bleues, des versets du Coran. Sur le sol, au lieu de nattes et de tapis, un sable noir très lourd et très brillant ; quelques fauteuils en bois, aux formes raides et à grands dossiers sculptés, un lit à baldaquin