Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/19

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précieuses, est placé dans l’Inde par plusieurs textes des livres des Rois, d’Esaü et de Job(15). Dans les versions, le mot Inde est souvent substitué à celui d’Ophir ; les relations commerciales de la Phénicie et de la Judée avec l’Inde sont, d’ailleurs, indiquées dans Isaïe, Ezéchiel, Job, etc.(16).

Pour prouver que, dans l’antiquité, l’Inde produisait de l’or, je rappellerai les 360 talents de paillettes d’or que, d’après Hérodote, les Indiens Payaient en tribut à Darius(17), et ce qu’ont rapporté Pline et Pomponius Mela de l’île Chrysé, l’île d’or, la Chersonèse d’or de Ptolémée, aujourd’hui la presqu’île de Malacca. Quant aux bois d’ébénisterie et aux pierres précieuses, chacun sait qu’elle en produit encore aujourd’hui. Admettant donc qu’Ophir fut dans l’Inde et rapprochant des analogues connus ces noms d’Ophir, Sophir, et Uphaz, Ophaz, Mophaz, employés toujours par les livres hébraïques à propos du commerce de l’or, je pense, avec M. Reynaud(18), qu’Ophir pourrait Oupara par l’auteur du Périple de la mer Erythrée, Soupara par Ptolémée, et Soubahlica par les écrivains sanscrits, dont les Arabes ont fait plus tard Sofala. Ce port n’existe plus, du moins sous le même nom, mais il devait être situé près de l’embouchure de l’Indus. L’Uphaz, Ophaz, Mophaz, d’où l’on tirait l’or, est vraisemblablement l’Hyphase ou Hypase, un des affluents de l’Indus, aujourd’hui le Sarledj, sur les bords duquel Alexandre bâtit ses autels(19). C’était, sans doute, l’or en paillettes, roulé par cette rivière, que les flottes tyriennes et juives rapportaient à Salomon ; cette poussière d’