Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/190

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mais les Mahoris refusèrent de la reconnaître, et élurent pour reine Magoina-Aminah, qu’Haïssa avait eue de sa femme de Mayotte. Une guerre s’ensuivit qui dura, sans avantage pour Anjouan, jusqu’au moment où Mogné-Fané, un des chefs Anjouanais, se fit proclamer sultan à M’Samoudou. Il fut le véritable roi ; la reine, nominalement investie de la souveraineté des Comores, habitait à Domoni. C’est à cette époque qu’une flotte hollandaise commandée par le général Reyust passa à Anjouan. Voici quelques passages intéressants de la relation écrite par Van-den-Broeck, un des officiers de l’expédition : "Nous remîmes à la voile, le 21 de mars 1614, et le 3 de juin nous mouillâmes à la rade de l’isle Ansüannii. Le général m’envoya, le lendemain, porter un présent au roi et le prier de nous faire donner des rafraîchissements en payant. Ce prince vint au devant de moi avec les flûtes et les tambours et me mena dans son palais. Il était Arabe de naissance. Il nous donna sur le champ 13 bœufs, 10 moutons et 20 poulets avec de fort bons fruits. Je fus encore renvoïé à terre, de l’autre côté, à la ville de Demonio, où je fus magnifiquement reçu par la reine et ses sujets. On offrit de nous accomoder de tout ce qui était dans la pays et on nous logea dans la maison d’un gentilhomme où nous fûmes défrayez. Je fis marché de 203 bœufs, 30 moutons, 10 boucs extraordinairement gras, et 600 poules ; d’un partie de riz qui n’était pas encore nette, de maillet,