Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/21

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a traduit nettement Tharsis par Africa, dans la paraphrase chaldaïque. C’est donc du côté de l’Afrique qu’il faut chercher Tharsis.

Le voyage d’Esiongaber ou d’Elath à Tharsis durait trois ans(23), aller et retour ; ce qui fait supposer que Tharsis était fort éloigné de ces deux ports ; qu’en outre, ce voyage se composait d’une suite d’escales et que les navires faisaient l’échange et la cueillette le long de la Côte.

A Tharsis on trouvait de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, de l’ébène, de l’ivoire, des singes et des paons(24).

Excepté les paons, tous ces objets se trouvent en Afrique. De tout temps la poudre d’or, les topazes d’Ethiopie(25), l’ivoire, l’ébène(26), les peaux de bœufs ou d’animaux féroces, et les plumes d’autruche, ont été les principaux objets d’exportation de la côte orientale d’Afrique. L’argent a pu y être commun autrefois ; les singes y sont très nombreux. Le paon est originaire de l’Inde ; mais le texte hébreu signifiait-il « des singes et des paons » ? Rien n’est moins certain. M. Quatremère propose de traduire le mot hébreu toukkim par perroquets au lieu de paons ; si je connaissais la langue hébraïque, je proposerais de lire, au lieu de singes et de paons : des peaux et des plumes. Les versions syriaque et arabe du 3ème Livre des Rois disent que les vaisseaux rapportaient de Tharsis, ou d’Afrique, « des éléphants(27) », évidemment ici, le tout est mis pour la partie, l’animal pour la dent ; n’en serait-il pas de même pour les deux noms d’animaux traduits par singes et paons ? J’ai peine à croire que les flottes de