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Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/213

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il ne reste que quelques pans du mur d’enceinte et une quarantaine de baraques. Mais ce lieu est encore en grande vénération parmi les Arabes ; et ce n’est pas en démolissant, comme l’a fait un colon, il y a plusieurs années, les murs de cette mosquée pour faire de la chaux avec le corail, que nous gagnerons les sympathies de la population.

Le règne d’Haïssa fut une époque de prospérité pour Mayotte. Les Chiraziens qui s’établirent dans l’île avec Mohamed et Haïssa, et ceux qui y vinrent, peu après, des établissements d’Afrique, étaient bien supérieurs aux Musulmans déjà établis dans les Comores. Aussi les rares constructions de ce temps, qui ont échappé aux ravages des Malgaches, portent-elles un cachet de civilisation qui ne se retrouve plus dans les siècles suivants.
Haïssa mourut à Mayotte, vers 1590, sans enfants mâles. A sa mort Mayotte de détacha d’Anjouan ; les Mahoris refusèrent de reconnaître la souveraineté de la sultane Moina-Alachora, veuve d’Haïssa à Anjouan et élurent pour sultane Magoina-Aminah, fille d’Haïssa et née à Mayotte. Une guerre s’ensuivit avec Anjouan sans résultat décisif. Elle dura quatre ans jusqu’au moment où Mogné-Fané, un des chefs Anjouanais, fut proclamé sultan à M’Samoudou. Peu après Moigana-Aminah épousa un Arabe de Patta, appelé Boina-Fumo, descendant des anciens Chiraziens émigrés à la côte d’Afrique. Moigana-Aminah mourut  peu après ce mariage, laissant un fils en bas âge appelé Ali ;  Boina-Foumo fut proclamé sultan.
Vers cette époque une flotte hollandaise commandée par Van Caeden passa à Mayotte. 
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