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Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/214

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8 juin 1607, dit la relation, nous mouillâmes l’ancre à la rade de Mayotte, l’une des îles Comores. C’est une belle isle, fertile en divers fruits, abondante en bœufs, en vaches, en boucs et en diverses autres choses, de sorte qu’on y trouve assez de rafraîchissements. Les habitants sont nus hormis que les homme couvrent leurs parties naturelles, et les femmes ont une peau velue de deux empans de long, qui leur pend dessus, depuis la ceinture où elle est attachée. Elles ont aussi un petit mouchoir quarré sur le sein, et, du reste, elles sont nues comme les hommes.

 Le 16 de juillet, nous prîmes congé du roi de l’isle et remîmes à la voile. Depuis le 8 juin que nous y avions mouillé jusqu’à ce jour là, on avait troqué et mené à bord des sept navires et du yacht, 266 bœufs et 276 boucs, outre les poules qui furent consommées dans les chambres des capitaines, sans compter une quantité extraordinaire de fruits. »
On voit qu’à cette époque Mayotte était déjà fort riche en bœufs et en provisions de toutes sortes. Le tableau, présenté par ce récit, de la population Mahorie, indique que les Hollandais avaient mouillé au Sud de l’île près d’un village nègre ou malgache, et qu’en présence d’une flotte aussi respectable, les Arabes s’étaient cachés.
A la mort de Foumo, vers 1620, son fils Ali lui succéda ; il régna, dit-on, 20 ans et eut pour successeur son fils Omar qui régna 40 ans (1640 à 1680). Omar eut de ses femmes deux fils, Ali et Aboubeker, et trois filles, Djombé-Alimah, Moïna-Roukia et Manadar. Ces cinq enfants formèrent cinq branches qui