Aller au contenu

Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/235

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la domination du groupe des Comores, de Madagascar, de la côte orientale d’Afrique, du Cap et de la Mer Rouge ; elle devait, de plus, par la création d’un port franc, devenir l’entrepôt du commerce de la côte d’Afrique et de Madagascar. Ces prévisions ne se sont pas complètement réalisées ; le port de réparation est encore à créer, ou du moins, il est resté tel que la nature l’avait fait ; loin de pouvoir y réparer une avarie, même des légères, les navires de la station de Mayotte sont obligés d’aller à grands frais se réparer chez les Anglais dans les bassins de Maurice. Quant au port de refuge de Dzaoudzi, malgré les 6 millions dépensés sur ce malencontreux rocher, malgré les 11 canons hissés sur son rebord Sud et les bouées rangées en bataille de l’autre côté, malgré son hôpital, sa caserne ses 3 maisons en pierres, ses 7 maisons en bois, ses deux tas de charbon, son four, et son puits sans eau, je crois n’étonner aucun des officiers de la marine qui ont visité Mayotte en disant qu’un aviso à vapeur armé de 4 obusiers rayés s’emparerait en moins de deux heures, et sans avoir reçus un boulet, de ce petit Gibraltar. Il n’y a donc, au point de vue maritime, rien de fait à Mayotte, si ce n’est un dépôt de vivres et de charbon ; avantage que les Anglais se sont procuré à Anjouan, à beaucoup moins de frais, et encore leur charbon était-il à l’abri de la pluie et du soleil. Mais en même temps que le gouvernement local s’installait sur le rocher de Dzaoudzi, les agents d’une puissante Compagnie, la Compagnie des Comores, et quelques hardis colons, abordaient résolument la Grande-Terre, y prenaient des concessions, les détrichaient