Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fait intéressant, s’il est exact ; c’est la découverte d’une proue de navire carthaginois sur la côte orientale d’Afrique.

Un siècle environ après l’expédition de Néarque sur les côtes de l’Inde, Ptolémée Philadelphe fit explorer(31) la Troglodylique et la côte orientale d’Afrique au-delà de Gardafui. On ne sait au juste jusqu’où alla cette expédition ; il est probable qu’elle ne dépassa pas les échelles du commerce phénicien. Evhémère(32), faisant un voyage analogue pour Gassandre, découvrit, au sud de l’Arabie, trois îles Panchœa qui paraissent être Socotora et les îles voisines. Pourtant Socotora n’était plus à découvrir.

Juba, roi de Mauritanie et célèbre géographe, qui avait étudié les ouvrages carthaginois, paraît avoir bien connu toute la côte orientale d’Afrique, d’après les renseignements précis qu’il donne sur plusieurs points de cette côte. Il affirmait qu’en partant de la mer Rouge, on pouvait faire, par mer, le tour de l’Afrique. « Juba, dit Pline(33), prétend que du cap Mossule, par le vent Corus, et en rangeant ses états de Mauritanie, on arrive par mer à Cadix. Ce qu’il en dit mérite d’être ici détaillé. Du promontoire des Indiens, nommé Lepte Acra, ou selon d’autres Drepanum, et après avoir passé l’île brûlée, on arrive, selon lui, à l’île Malchum, par une navigation en ligne droite de 1 500 000 pas ; on compte ensuite 225 000 pas de l’île Malchum au lieu appelé Sceneos, 150 000 pas jusqu’à l’île de Sadanos ; total 1 875 000 pas jusqu’à l’endroit où commence la vaste étendue de l’océan ». L’île Malchum (île Malichos du Periple) ? peut être l’île de Mozambique sur