Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/25

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la côte des Makouas ; Sceneos, sur la terre ferme, serait la Sena, Seyouna, Syouna d’Edrisi et d’Ibn-Saïd, placée par M. Guillain sur la rive droite du Zambèse(34) ; quant à l’île de Sadanos, île Adanu, d’après le P. Hardouin, à moins que ce ne soit l’île Bazarata, elle est inconnue. Il est à remarquer que l’itinéraire de Juba conduit presque exactement à la sortie méridionale du canal de Mozambique, où il place la jonction de l’Océan Atlantique et de la mer Erythrée. Ce passage donne à penser que les Carthaginois et les Phéniciens en savaient beaucoup plus que les Grecs sur la géographie de l’Afrique.

Jusqu’ici aucune indication de Madagascar ou des Comores ; quelques textes pourtant, paraissent se rapporter, très vaguement à la vérité, à ces îles. D’abord Aristote mentionne, dans son ouvrage de Mando, deux îles plus grandes que les îles Britanniques, Taprobane (Ceylan) près de l’Inde et Phébol dans la mer d’Arabie ; Madagascar est évidemment la seule île de cette mer à laquelle cette désignation puisse s’appliquer.

D’après Eratosthènes, Timosthènes alla jusqu’à une île appelée Cerné, située dans la mer Erythrée. Cette île est sans doute la Cerné dont parle Pline(35). « On appelle Cerné une île située à l’opposite du golfe Persique, en face de l’Ethiopie ; on ne connaît au juste ni sa grandeur ni sa distance du continent ; on prétend qu’elle n’est habitée que par des peuples noirs. Ephore écrit que les navigateurs, qui s’y rendent de la mer Rouge, ne peuvent en approcher plus près que certaines petites îles, appelées Colonnes, à cause de ses feux ». Ce dernier nombre « propter ardores » a