Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/240

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à Mayotte, de lutter contre des chaleurs excessives mais sèches, comme dans l’Inde ou l’Arabie, que lutter contre une humidité extraordinaire ; et sous ce rapport, les cases de bois des Malgaches me semblent préférables aux maisons humides et salpêtrées des Arabes. Dzaoudzi loge 39 fonctionnaires et 10 habitants européens ou créoles blancs, 27 officiers, sous-officiers et soldats européens, 86 sous-officiers et soldats indigènes, et 134 habitants indigènes, en tout 296 personnes. Isolé au milieu du bassin oriental, défiant toute surprise, en tous cas facile à défendre contre les indigènes, et entouré de rades admirables, Dzaoudzi devait naturellement être choisi pour résidence par les fondateurs de l’établissement, mais dès qu’on eût reconnu combien étaient peu fondés la crainte des indigènes et les préjugés qui présentaient la Grande-Terre comme inhabitable pour les Européens, on devait s’empresser de transporter le chef-lieu à Mayotte même. Quels changements dans les résultats si, depuis 20 ans, le chef-lieu était établi sur un point quelconque de la Grande-Terre ! Les habitations européennes se seraient entourées d’une ville indienne, malgache et arabe, un centre de population et par conséquent de commerce et d’approvisionnement se serait crée par la force des choses, sans qu’on eût besoin de s’en occuper ; notre contact eût civilisé peu à peu les indigènes, leur eût donné l’idée des besoins qu’entraîne la civilisation et eût crée à notre commerce local un débouché, infime d’abord, mais qui se serait étendu rapidement aux autres Comores.