Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/249

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établi le mât de signaux de la vigie. Le cratère du nord seul est parfaitement conservé ; c’est un cône tronqué renfermant une grande cavité ellipsoïde, de 1.500 mètres sur 800 environ, dont le fond est occupé par un lac ovale, de 700 mètres de tour. Les eaux de lac ont à peu près le même niveau que celles de la mer, mais quoique très-salées, elles n’ont aucune communication avec elles. Pendant la saison des pluies le lac se gonfle, sa salure diminue, ses eaux recouvrent une bordure de mousse onctueuse qui se décompose et leur donne une couleur verte très-prononcée ; elles sont chargées de divers sulfures et principalement de carbonate alcalins, on les emploie pour guérir les maladie de la peau. Les indigènes ont une grande frayeur de cet endroit qu’ils appellent Ziani (le lac), et prétendent qu’on mourrait si on y passait la nuit ; je crois, en effet, qu’il s’y produit une grande quantité d’hydrogène sulfuré. Après les pluies le lac rentre dans son lit, laissant découverte et exposée au soleil une épaisse litière de larves d’où sortent des millions de gros moustiques qui forment un nuage et bourdonnent au-dessus du lac. L’évaporation de la rive produit aussi des quantités de petits cristaux qui m’ont paru être du sufate de soude. Les bords du lac sont couverts de beaux cocotiers et d’excellents pâturages. Les autres cratères appelés Papani n’existent plus qu’à l’état de croissants ; ils ont été en partie détruits par la mer qui a vivement attaqué la partie orientale non protégée par le récifs ; mais après avoir balayé les amas ponceux, elle a rencontré une couche de roches amygdaloïdes qui l’a ralentie et avec laquelle elle