Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/263

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Du jour où les concessionnaires pourront engager leurs travailleurs à Mayotte, ils économiseront chaque année les 87.500 francs de primes d’engagement qu’ils payent annuellement aux sultans et aux courtiers des autres Comores ; et ce ne sera pas une petite économie. Où prendre les maçons, tailleurs de pierres, charpentiers, menuisiers, forgerons, fabricants de chaux, enfin tous les ouvriers de métiers, si ce n’est parmi les Mahoris ? Il y a, d’ailleurs, mille moyens de se rendre utile la population indigène. Chaque année les établissements sucriers consomment plusieurs milliers de sacs de vacouas, pour l’emballage des sucres, et de rabanes pour le séchage ; ils font venir, à grands frais, ces sacs de la Réunion et ces rabanes de Madagascar ; pourquoi ne pas les faire confectionner à Mayotte ? Plantez des vacouas, replantez des rafias que vous avez détruits ou laissé détruire ; faites venir des ouvriers ; ou plutôt demandez au Pères Jésuites de la Réunion, auxquels vous payez, chaque année, une somme, assez ronde, de 20.000 francs pour l’éducation à Bourbon des jeunes Mahoris, de vous envoyer en retour des ouvriers sachant fabriquer les sacs et les rabanes ; ils propageront facilement cette industrie dans un pays où tout habitant sait faire des nattes bien autrement compliquées que ces sacs ; vous créerez ainsi dans le pays une industrie profitable et vous ferez d’utiles producteurs de ces indigènes qui ne vous rendent aujourd’hui aucun service. La population est répartie dans 52 bourgs, villages ou