Aller au contenu

Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/303

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

rencontre quelquefois sont la dysenterie et la colique sèche……………………….. Pas plus à Mayotte que dans les autres pays chauds où les maladies paludéennes existent à un degré élevé, l’Européen ne peut songer à jouir longtemps de l’intégrité de sa santé. Les individus des autres races et des autres pays y sont atteints, après un temps plus ou moins long, des mêmes affections. Nous n’avons pas encore constaté d’exceptions à cet égard. Les Indiens importés à Mayotte, en 1849, y furent pris des fièvres paludéennes aussi promptement que les hommes de la garnison. Les habitants de Bourbon, blancs, mulâtres ou noirs, résistent moins longtemps que les Européens. Les Arabes de certaines parties de la côte orientale d’Afrique, où les fièvres paludéennes n’existent pas, sont pris à Mayotte d’accidents miasmatiques auxquels ils succombent souvent. Il n’y a pas un seul colon ou employé qui ne porte sur sa physionomie l’empreinte des affections viscérales consécutives aux fièvres maremmatiques réitérées. Chez plusieurs, la cachexie est très prononcée. Les malheureux, parvenus à cet état, ont encore l’aveugle courage de se dire acclimatés parce qu’ils ont eu mille fois la fièvre et que la fièvre ne les a pas tués ! Voilà ce que c’est que l’acclimatement à Mayotte. La première année se passe facilement, malgré les accès de fièvre souvent nombreux ; mais après cela le sang s’appauvrit, l’intelligence s’use de la même manière que le corps ; les travaux sont pénibles, on est alourdi, paresseux, tout ce qu’on fait est empreint de mollesse ;