Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/38

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vingt journées, on trouve Leyrana. Ibn-Fatima, qui l’a visitée, rapporte qu’elle est ainsi que Magdachou, au pouvoir des Musulmans ; ses habitants sont un mélange d’hommes venus de tous les pays. C’est une ville où arrivent et d’où partent les navires. Les cheikhs qui y exercent l’autorité tâchent de se maintenir dans de bons rapports avec le prince de la ville de Malay qui est située à l’orient…. ».

Je me borne à ces extraits et ne reproduis pas les descriptions de l’île Comor, descriptions qui s’appliquent évidemment, non à l’île située à 200 milles en face la côte de Sofala, mais bien au royaume de Komor, décrit par Abou-Zeïd, c’est-à-dire à la pointe méridionale de l’Indoustan, que les Arabes considéraient comme une presqu’île et appelaient aussi île de Komor. MM. Reynaud et Guillain ont d’ailleurs démontré combien était vague la dénomination d’île Comor employée par Edrisi et Ibn-Saïd. D’un autre côté, des confusions aussi monstrueuses sont-elles bien le fait des auteurs et non des copistes ? Après tout, Ibn-Saïd est fort précis en ce qui concerne la position de son île relativement à la côte d’Afrique, il ne devient incompréhensible que quand il en entreprend la description ; cette description fantastique écartée, la question s’éclaircit singulièrement et il reste plusieurs jalons pour indiquer cette île.

1° - Les Arabes appelaient Djebel-El-Comor une chaîne de montagnes qu’ils supposaient s’étendre parallèlement à la côte, le long du pays des Zendjes et du Sofala, puisqu’ils en faisaient sortir la plupart des rivières qui baignaient ces deux contrées ;

2° - Entre le pays des Zendjes et le Sofala, se trouvaient les