Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/83

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chez les Antavares et aux Matatanes". Cette arrivée des Musulmans à Madagascar aurait eu lieu, d’après Flacourt, vers l’an 1160 de notre ère. Bien que Flacourt semble confondre Magadsini avec la ville indienne de Mangalore, je pense que le nom de Mangadsini est une corruption de Mangadchou, Moguedchou ou Magadoxo, d’abord parce que cette dernière ville répond parfaitement à l’itinéraire suivi par les deux boutres pour se rendre à Comores, ensuite parce qu’un déplacement semblable eut lieu lors de l’arrivée des Arabes d’El-Haça à Magadoxo ; la différence de secte fit émigrer les Emozéides, premiers habitants, et c’est, sans doute, à un fait analogue que se rapporte la légende des Zaffes-Ramini.

Entre les années 1500 et 1505 des Portugais abordèrent à la Grande Comore. "Longtemps après l’arrivée des hommes du Zanguebar, il est venu des chrétiens de nation portugaise, qui ont pris possession de Gazizad. Lorsque les Portugais ont établi leur autorité sur cette île, les anciens habitants se sont enfuis et dispersés dans les îles voisines Andjouan, M’Héli et M’Ayâta. Ceux qui sont venus à M’Ayâta se sont établis dans un endroit, au nord, appelé M’Chambara". (Ou M’Sambara d’où l’on a fait plus tard M’Zambourou. – Extrait du manuscrit). Ces Portugais ne restèrent pas longtemps à la Grande Comore et ils l’avaient déjà abandonnée lorsqu’un parti considérable de Chiraziens, quittant la côte d’Afrique, ou, d’après une autre version, arrivant directement de Chiraz, vint, sous la conduite de Mohamed-ben-Haïssa, s’établit, vers 1506, à la Grande Comore, Anjouan et Mohéli. Cette migration forme, encore