serré à la cheville, à raies de diverses couleurs, mais ou le rouge domine, au corsage à manches courtes, en étoffe riche, et un lamba en écharpe. Avec ce costume, elles se mettent une calotte dorée sur le sommet de la tête et relèvent leurs cheveux sur le chignon, ou en font deux grosses nattes qu’elles laissent pendre sur le dos : plusieurs ont adopté la mode malgache et les tressent, en petites nattes, tout autour de la tête. En dépit du Coran, toutes les femmes arabes ne se font pas raser la tête ; les jeunes conservent très bien leurs cheveux ; quelques rigides, et les vieilles surtout, se font scrupuleusement raser et s’affublent d’affreuses calottes à oreilles. Elles se rasent aussi les sourcils et les remplacent par du noir de fumée. Celles qui sont à peu près blanches se peignent le tour des yeux en bleu foncé ; les noires se font avec un pinceau des croissants, des perles ou des rosaces, blanches ou jaunes, au front et aux joues. Quelques-unes ont la narine percée et y mettent un petit bouton d’or semblable à une fleur myosotis. Toutes se teignent les ongles et la paume des mains en rouge, avec du henné.
L’accessoire obligé du costume est une longue tabatière, en cuivre pointillé, à trois compartiments, pour le bétel, la chaux et l’areck ; car toutes ces dames chiquent. Du matin au soir, elles mâchent un mélange de feuilles de bétel, de noix d’areck râpée et de chaux pilée qui leur ronge et noircit les dents, et lancent perpétuellement d’énormes crachats rouges. Les hommes, du reste, partagent le goût des femmes pour chiquer le bétel ; ils fument aussi du chanvre et du hatschich ; ils chiquent le tabac, le fument rarement.