Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/99

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Quand les femmes sortent, elles se voilent avec un lamba qui leur couvre la tête et les épaules ; quelques rares familles ont conservé l’usage du masque carré couvrant la figure jusqu’au menton, avec une fente à la hauteur des yeux.

A part quelques villes bâties en pierres ou en béton, les maisons sont généralement construites en bois, rectangulaires, et n’ont qu’un rez-de-chaussée ; les poteaux et les poutres sont en cocotier, les murs en côtes de rafian juxtaposées verticalement, reliées par d’autres côtes disposées transversalement, à un pied l’une de l’autre, de façon à former extérieurement de petits panneaux carrés ; la toiture, à deux versants, est en vétiver, en chaume, ou en feuilles de cocotier tressées et superposées. Toutes les maisons ont, sur le devant, une varangue et, sur le derrière, une cour plantée de cocotiers, d’attiers, ou d’autres arbres fruitiers, et entourée, jusqu’à hauteur d’homme, d’une palissade en feuilles de cocotier nattées et cousues ensemble, arrête les regards indiscrets des passants. A l’intérieur, une cloison partage la case vers le milieu ; la première pièce, meublée de quelques kibanis et de chaises, sert de salon de réception et de chambre à coucher pour l’homme, l’autre, séparée en deux par une autre cloison, forme le logement de la femme ; elle renferme ordinairement un lit élevé, à la baldaquin avec rideaux, des kibanis, quelques étagères, des nattes, des miroirs, etc. Cette pièce ouvre sur la cour fermé où se tiennent pendant la journée les femmes, les enfants et les esclaves, occupés à piler le riz, faire la cuisine, tisser des pagnes, des nattes ou des rabanes, et surtout