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était là ; seulement, la voix de la bonne nous souhaitant la bienvenue, nous apprit que c’était elle qui nous introduisait.

À mesure que nous avancions dans l’intérieur de l’appartement, le bruit d’un pas d’enfant se faisait entendre. Enfin, Marguerite poussa une porte de côté en nous invitant à passer par-là, pour nous rendre au salon où se trouvaient Madame Gaud et sa petite fille.

Il paraît que cette espèce d’antichambre était le lieu où se tenait habituellement la gouvernante, car partout, sur les meubles, se voyaient des ustensiles de ménage ou de travail : des corbeilles de linge, un panier à ouvrage ; enfin, bien installé sur une chaise garnie d’un coussin rembourré, un gros chat blanc faisait sa sieste. Un instant, il releva la tête pour voir qui arrivait ; mais jugeant sans doute inutile de se déranger, il remit son museau rose entre ses pattes, et se rendormit paisiblement.

Toujours précédés de la servante, nous parvinmes au salon où le spectacle le plus inattendu frappa nos regards.

Nous étions dans une vaste chambre, haute et mal éclairée par deux fenêtres à barreaux donnant sur la cour. Au fond, le long de la paroi, étaient appendus de grands rideaux, les uns en étoffe de laine noire, les autres en cotonnade blanche, simulant des portières légèrement relevées et laissant voir le bas de cadres à coins dorés, sans toutefois que l’on pût deviner ce qu’ils contenaient. Au-dessous de