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après l’autre derrière la montagne, l’été finissait et M. Emmanuel ne pouvait pas demeurer sans fin à Saint-Gervais. C’est vrai qu’il n’avait plus son père, ni sa mère ; un frère seul lui restait (c’est celui que vous avez connu, Madame, dit la bonne en interpellant grand’mère) ; mais pour le travail qu’il faisait, il paraît que le jeune Monsieur avait besoin de retourner à Paris.

C’est alors, mes chères dames, qu’on vit clair comme la lumière du jour que tant lui que la demoiselle ne pouvaient pas vivre longtemps séparés. Quand M. D*** parla de partir, la maison fut du même coup toute triste.

Les deux jeunes gens ne riaient plus ; Monsieur et Madame pensaient en eux-mêmes sans rien dire, et M. Desroches ne revenait plus de si bonne heure du café.

Enfin, un matin, enrentrant déjeuner, mon maître monta chez sa femme et je vis en servant à table qu’il y avait quelque chose de nouveau en l’air.

C’était tout-à-fait vrai, le jeune Parisien avait honnêtement demandé à M. Philippe de lui donner sa fille Régine, promettant de demeurer la moitié de l’année à Saint-Gervais si cela faisait plaisir aux parents de Mademoiselle, et que le reste du temps ils iraient tous à Paris pour ne pas se séparer. Là-dessus, mon maître avait pronuis de faire réponse quand il aurait consulté son monde.

Tout de même, il restait de quoi penser et le déplacement, et les voyages, et ceci, et cela, et puis