Page:Gex - Vieilles gens et vieilles choses (1885).pdf/295

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 288 —

— Faites excuse, monsieur, si j’ai pris la liberté de venir jusque dans votre chambre ; je ne savais pas que vous étiez encore couché. J’ai trouvé la porte ouverte et personne pour me répondre. Mais, puisque j’ai la chance de vous voir, permettez que je vous demande un petit renseignement.

Vous ne me reconnaissez peut-être pas ? Je suis Catheline Bachasson, de Villard-Léger. Une personne m’a apporté, hier soir, une quittance de ce que je vous dois, et je viens vous demander si c’est bien vous qui l’avez faite ?

— Oui, Catherine, le reçu est bien de moi et vous ne me devez plus rien.

— Mais comment donc que ça s’est fait que la Vignolette, qui était morte, est revenue en service chez vous ?

— Rien n’est impossible à Dieu, Catherine.

La porte s’ouvrit de nouveau, et deux personnes entrèrent à la fois : c’était le médecin et l’huissier Riton.

Après les saluts et compliments d’usage, le docteur tâta le pouls du malade, examina sa langue et l’engagea à lui conter à quoi il pouvait attribuer son malaise.

Le notaire narra simplement ce qui était arrivé, sans omettre aucune circonstance ni aucun détail.

Pendant le récit, le médecin hochait de temps en temps la tête ; puis, quand il eut fini, s’adressant à l’huissier :

Bien malade !… il bat la campagne. Je vais