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Claude, en voyant le père et la mère Couter paraître sur leur porte. Où donc est la Maurise ?

— Ah ! Seigneur, tu fais bien d’arriver mon pauvre garçon depuis ce matin elle pleure que c’est une fontaine, dit le père très étonné de voir arriver son futur gendre en équipage.

La jeune fille paraissait à son tour et se précipitait dans les bras de son fiancé en lui disant

— Ah ! mon pauvre Daudon… que j’ai eu peur le que ton absence m’a fait de mal. Qu’est-il donc arrivé ? Et elle le regardait avec des yeux encore pleins de larmes.

Le jeune homme la pressa contre lui et lui mit un gros baiser sur le front.

En ce moment elle aperçut seulement la voiture et l’étranger.

— Qui est ce monsieur ? dit-elle.

L’Anglais, debout à quelques pas de distance, les regardait d’un air ému.

— Entrons d’abord, dit Claude, et offre ta meilleure chaise à ce brave milord, car c’est un bienfaiteur.

Après qu’ils furent tous assis, sauf la Clinon, par la raison toute simple qu’il n’y avait plus de siège, le jeune homme prit la parole.

Il raconta comme quoi, la veille au soir, il était allé à Chambéry pour une commission, qu’il s’y était rencontré avec Paul Guidon et que, revenant tous deux sur le tard, ils avaient été assez heureux pour porter secours à ce monsieur qui venait d’être