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aller acheter la ferrure à Chambéry, et certes, le fiancé ne lésina pas, car, je ne vis jamais plus gros cœur d’or et plus belle croix que celle que la vaillante fermière portait, du reste, très fièrement.

Telle est l’histoire que je me suis fait raconter bien souvent par la Maurise elle-même, et que j’écoutais chaque fois avec un nouveau plaisir.

Bien des événements sont survenus depuis. Après la mort de grand’mère, mon père vendit sa petite propriété de Challes et emmena les Porraz à la ferme de la Chapelle-Blanche. Comme dans tous les mariages d’inclination, ou à peu près, et ainsi qu’il était d’usage à cette époque, ils eurent beaucoup d’enfants ; l’un d’eux se laissa tenter par l’appât des richesses que l’on devait trouver à Buenos-Ayres, et peu après y attira toute sa famille.

Depuis lors, je n’ai plus entendu parler d’eux.


FIN.