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soir, celui-ci dut satisfaire la légitime curiosité de ses parents en répondant à une foule de questions qui lui furent adressées.

À la veillée, il retourna chez les Couter, où il était impatiemment attendu, et c’est alors qu’on mena les projets à grandes guides. Il fut convenu que dès le lendemain Claude irait arrêter la petite ferme de M. Gaillard, bien qu’elle ne fût libre qu’à la Saint-Jean prochaine.

Le mariage fut fixé bientôt après Pâques, et en attendant que les jeunes époux pussent entrer dans la ferme, Claude viendrait habiter chez les parents de sa femme et les aiderait dans les travaux du printemps.

La petite fortune fut comptée : la bourse longue offerte à la jeune paysanne contenait cinq pièces d’or de chaque côté, et il y en avait trente dans le rouleau remis à Claude ; seulement, il fallait en soustraire dix pour Paul Guidon. L’Anglais avait lui-même fixé cette somme, tenant à donner au contrebandier un gage de sa reconnaissance, tout en avantageant Porraz afin de favoriser son mariage et son établissement dans une ferme. Le jeune homme déclara que le lendemain, à l’aube, il irait porter la part de Paul et l’inviterait à la noce comme premier garçon d’honneur.

Malgré les dix louis prélevés, il restait encore amplement aux futurs époux pour acheter un peu de linge et préparer leur entrée en ménage.

On choisit une belle journée de carnaval pour