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de la poésie scientifique

de voyelles et de consonnes parentes » : ce qui dérive de mes valeurs de timbres-vocaux. « L’évolution de l’idée génératrice de la strophe crée le poème particulier ou chapitre en vers d’un poème en vers », disait-il encore. J’avais exprimé de plus, que l’idée doit parcourir son évolution en tout le livre, et, de livre en livre, en toute œuvre… Il partait, sans nul doute, de « l’Instrumentation verbale », l’exagérant en voulant aller impossiblement à des valeurs prévues de demi-tons et de quart de tons et à la gamme ! Mais il en divergeait en supprimant la mesure de l’alexandrin que, tout en créant une évoluante Rythmique, nous gardions comme mesure d’unité.

Il n’importe : le vers dit : « vers libre », est l’œuvre de M. Gustave Kahn, si c’est M. Viélé-Griffin qui apporta ensuite à ce Vers « la force rythmique et une harmonie plus sûre et continue » : ce que désirait des poèmes de Gustave Kahn, M. Albert Mockel…

Or, cette théorie, si nuancée soit-elle, appartient encore au domaine métrique où le Rythme ancien dépend essentiellement du nombre de temps accentués à équidistances. Mais, avec sa science prosodique si avertie, M. Kahn poussait à l’extrême les recherches de Becq de Fouquières, en multipliant et en subtilisant les « accélérations et les retards », que le précédent disait pouvoir être introduits dans le poème. Pourtant, la contradiction demeurait, si souvent remarquée : que deux vers d’identiques mesures ne sont pourtant point de même durée. Nous en reparlerons.

D’autre part, en supprimant la mesure générale de l’Alexandrin (unité de mesure, démontre « l’Instrumentation verbale », à travers laquelle évoluent les diverses