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de la poésie scientifique

méditation profonde dont l’intensité vibratoire éveille d’onde en onde d’autres vibrations associées, tout à coup accrues en diverses localisations du cerveau, — soudain, par la seule énergie coordinatrice, les résultantes se sont précipitées, produisant comme ce coup d’éclairs dont toute notre cérébralité retentit !

Mais, plus avant encore, nous dirons maintenant que l’énergie, de plus en plus tendue et motrice, de notre pensée consciente, a pénétré en cette énorme partie d’ombre prolongeant notre Moi réalisé, qu’est le Sub-conscient. Et soudain il aura mis en co-vibration les potentielles accumulations d’obscures perceptions qui, de proche en proche, selon le heurt déterminant, s’ordonneront en une aperception à large et surprenante commotion…

De quoi dirons-nous le produit, cette Sub-conscience ?

D’abord (et en voici la partie la plus voisine de notre moi aggloméré), parmi toutes les sensations qui continuement nous assaillent, toutes celles qui depuis notre venue à la vie individuelle nous ont pénétrés et nous relient harmonieusement à l’univers qui nous couve, — n’est-elle point précaire, toute criblée de lacunes, la part que nous percevons, qui est devenue consciente en nous ?

Cependant, ces lacunes innombrables n’existent pas : tout heurt de l’extérieur a marqué en nous son empreinte, si légère soit-elle. Et en notre cerveau, de l’Inconscient au Conscient, par association tout se tient et se continue… Donc, à l’instant de pensée intense où toute la sensibilité et tout l’intellectualisé de l’être concourent, toute idée (produite de sensations perçues et réfléchies) peut, par simple mécanisme d’associations, éveiller les éléments de même