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de la poésie scientifique

horreur, elle s’élargira immensément d’Émotion et de Beauté à mesure que, retrouvant, par la méthode scientifique, le plus possible des rapports qui unissent l’Être-total du monde, elle devient la déterminante d’une plus ou moins nombreuse Synthèse, — et, encore, d’une Hypothèse plus ou moins suggestive, — où se connaisse un peu de l’harmonie universelle…

Oui, selon les données scientifiques, — nous allons considérer l’Instinct comme l’émotion rudimentaire (et pourtant, de quelle énormité, d’être la prime sensation perçue de l’énergie à travers son éternité !), comme l’émotion vers où se sont orientées âprement les chimiques affinités de la matière. Et, allant à abstraire la Matière de ses phénomènes pour ne la concevoir que sa Fatalité-énergique, — il nous sera permis de voir que ses affinités elles-mêmes ne sont que la multiplicité demeurant une, d’une Unité qui dénombre éternellement le devenir de sa prise de conscience !…

Donc, c’est à une induction Métaphysique que nous mène la méditation sur données de science, si, suivant le processus de l’Être, nous sentons progressivement, avec l’émotion de nous référer continueraient à l’Universel, la matière à travers les pensées animales et la pensée humaine aller son effort illimité à se savoir et se contempler harmonieusement… Le plus de savoir étant le plus d’être.


Or, le vrai don poétique, le don qui a été, quand les poètes des Livres sacrés sous les créations théogoniques enclosaient ce qui était conscient en eux de la nature des Choses, le don qu’une conception rénovée de la Poésie