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de la poésie scientifique

rendra, nous l’espérons, unique demain, — c’est, il me semble, celui de pénétrer intuitivement de douleur et de volupté immense, le plus du mystère de notre Moi et du Tout, à la fois. Et, acquise, en quelque point de contact que ce soit, cette certitude qui naît de leur identification, — le Poète, alors, de chacun de ces points comme centres vibratoires, s’évertuera de pensée à susciter et harmoniser en la série évolutive, des rapports nouveaux de l’Univers. Et constamment, il pourra et devra suggérer sa présence innombrable et ses lois, et signifier émotivement toute chose particulière en rapport, donc, avec la Signification totale.


II

l’instrumentation verbale. — le rythme évoluant.


Résumant l’essentielle pensée de la « Poésie scientifique », nous dirons que, pour être valable, il conviendrait que l’œuvre de notre esprit éveillât, de logiques associations d’idées, la conscience émue des Lois et des Rythmes universels…

Donc, pour être adéquate à cette œuvre, l’expression poétique devait-elle être reprise aux origines mêmes du Verbe, là où elle commence à une émotion gutturale de l’instinct. Nous devions rendre au Verbe sa valeur phonétique concurremment à sa valeur idéographique, et lui restituer le mouvement en mesures de l’émotion, c’est-à-dire le vrai Rythme…