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de la poésie scientifique

tique son sens complet et nécessaire en lui rapportant son primordial élément de phonalité. Elle est graphique et plastique par la détermination morphologique du Rythme, et l’unité harmonieuse du poème dans le livre, des livres dans l’œuvre une et composée. Elle est picturale, puisqu’il est admis une coloration des timbres vocaux et qu’elle la détermine aussi. De par son Rythme se mesurant de vibrations suscitées par l’Idée, elle communique comme aux mouvements moléculaires du monde.

Elle synthétise donc toutes les manières d’art, pour exprimer d’une énergie dramatique, au sens d’action passionnée et émouvante, « le mouvement de la pensée consciente et représentative des naturelles et harmonieuses Forces »[1].



III

la métaphysique et la philosophie


La pensée génératrice de la Poésie scientifique repose sur les théories Évolutionnistes, et elle part d’elles…[2]

Nous avons dit dans nos pages préliminaires sur « l’In-


  1. En Méthode à l’Œuvre.
  2. Il me paraîtrait oiseux d’insister davantage sur une définition de la « Poésie scientifique ». Nous n’en sommes plus aux heures où des ignares, ou des plaisantins de plus ou moins de probité, demandaient ingénument si nous mettions en vers l’histoire naturelle ! S’il s’en trouve encore, c’est au dam de leur intelligence.