Page:Ghil - De la poésie scientifique, 1909.djvu/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
56
  
de la poésie scientifique

J’arrive, en Politique, à un pouvoir intellectuel sous la loi scientifique, impersonnelle et évoluante. Pouvoir providentiel sur et dans la volonté au mieux des peuples consciemment et nécessairement assentants.



V

l’œuvre


Nous venons de résumer, comme en nudité d’axiomes, parfois, — les principes et leurs compléments qui commandent l’Œuvre pour laquelle s’est amassé mon effort unifié.

Ce n’est point ici, on l’a vu, une simple poétique : mais ma doctrine poétique et philosophique ordonnée et complexe, — est une. Basées scientifiquement et en même départ, l’Idée génératrice et l’Expression technique sont adéquates et inséparables. Mais aussi, la Méthode et l’Œuvre sont co-existantes : l’une n’a pas précédé l’autre, elles ont pris âme en même temps dans mon esprit. L’Œuvre est le développement de la Méthode, en l’émotion spéciale et inéprouvée encore qui devait résulter d’une pensée nouvelle qui associe continuement l’Humain à l’Universel : de manière que, ainsi que nous l’avons dit quelque part, « l’essence de la Poésie soit une Métaphysique émue de la Vie connue par la Science, et le poète un poète-philosophe ».

Pour la première fois depuis les épopées cosmiques du Mexique et de l’Asie et le livre de Lucrèce, la Poésie revient à un plan de spéculations envisageant (maintenant avec la profonde émotion de certitudes scientifiques et leurs hypo-