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de la poésie scientifique


Pareilles réponses venues de la pensée Étrangère se rapprocher des constatations d’une tendance progressive et de réalisations plus ou moins caractérisées en France, suscitent peut-être un avertissement de sanction… Et, c’est hier qu’en son discours de réception à l’Académie, M. Poincaré parla de la poésie scientifique, en savant et en poète.

C’est que la « Poésie scientifique » a été apportée nécessairement, dans le sens de l’évolution des choses, — lorsque nous avons pris ainsi la responsabilité de sortir la poésie de ses voies d’égotisme sans renouveau, et de relier ce que nous tenons pour la Beauté consciente de demain à la Beauté intuitive recélée, oui, aux grands livres légendaires qui contenaient à la fois le dogme et l’éthique, et l’émotion et le savoir essentiel.


Que l’on me permette de laisser maintenant conclure deux poètes. L’un d’hier, l’on s’en souvient, M. Gaston Moreilhon, rentré dans le silence après des poèmes et une


    Il n’est peut-être pas sans intérêt ici de donner à ce propos cet extrait de la presse anglaise qui, on le sait, est très ménagère de son estime : « … M. René Ghil occupe une place à part parmi les poètes Français. Son but a été de produire dans une expression poétique adéquate les plus récents résultats obtenus par la science, et, en particulier, par la science biologique.

    « Il est adversaire ardent de l’École Symboliste, et il a pris une part prédominante dans les controverses littéraires de ces dernières années.

    « Il sera sans doute intéressant pour les lecteurs anglais d’apprendre qu’il est un des très peu nombreux poètes Français dont les œuvres sont acquises, dès qu’elles paraissent, par la Librairie du British Museum. » (Daily Chronicle, Londres, mars 1897.)