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c’est la faim. »… Et résisterons-nous à rapporter en passant cette prière à Agni des premiers hommes épris de l’Aventure, quand ils s’ouvraient leurs voies en poussant devant eux l’incendie des compactes Forêts : « Toi, dont la Flamme irrésistible pénètre en retentissant aux épaisseurs vierges, toi qui te précipites comme un taureau sur les plus élevés des arbres ! Être impérissable dont les éclats sont rouges, et dont la route est noire, de qui tous les êtres, stables ou qui se meuvent, redoutent la course impétueuse et le vol terrible, viens, ô Agni ! Et, comme un roi qui détruit, — dévore les Forêts qui recèlent les ruses de nos ennemis ! Fais-nous avancer par des routes découvertes. »…

Mais nous aurons tout résumé, de nous souvenir que le rêve légendaire de l’Inde, — poésie où le dogme et le rite ne sont de morphismes si épandus, et amorphes, pourrait-on dire, que parce qu’ils ne sont que l’expression de la découverte instinctive des Énergies et des Phénomènes par une Humanité toute neuve de sens et d’intuition vibrants à même l’universel, — nous souvenir que ce rêve de Savoir