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a trouvé ensuite toute sa conscience et son lien en la doctrine « sankia », où Kopila, d’une prescience prodigieuse, établit en principe la doctrine Évolutionniste, que notre science vient, hier, de nous redonner !

Or, si la Science moderne opère, en en déterminant sans cesse les plus secrètes composantes, l’Analyse de cette sorte de Synthèse généralement instinctive — qu’a été l’intuition des Humanités anciennes et comme plongées encore parmi des énergies directement agissantes de la nature : de même, la « Poésie-scientifique » ne peut être douée de ses puissances essentielles, de son émotion de sens universel, qu’alors qu’elle entre en cette lointaine tradition des Poèmes cosmiques dont maintes paroles survivent, pour notre enseignement et notre émoi, à la poussière innombrable de peuples. Parce que, avec les ressources de la science moderne en tous ses modes, elle doit enclore en elle, ainsi que nous le disions, le Dogme et l’Éthique, c’est-à-dire une Synthèse philosophique venue de la connaissance et donnant direction à une morale générale, — et le Savoir essentiel et