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l’époque, une poésie de didactisme commentant la science et qui ne pourra même atteindre et donner sensation de la Nature, ne dégagera d’émotion, ni, pour la construction d’une doctrine philosophique et morale, ne pourra des valeurs d’une Synthèse.

Nous passerons Lebrun-Pindare, Lemierre, Fontanes. Delille nous requiert, nous intéresse surtout par son volume des Trois Règnes de la Nature, dont nous rappellerons succinctement la matière, à travers les sept chants. Dit-il la Lumière et le Feu : c’est la description des expériences notoires, notamment dans le domaine des phénomènes électriques. Sorte d’éloge de Newton, de Franklin. Viennent l’Air, avec les expériences sur la pesanteur, les théories de Lavoisier sur la respiration, et l’Eau, avec les curiosités expérimentales des vases communicants, de la marmite de Papin… Dans la partie relative à la Terre, s’amassent les connaissances géologiques et chimiques, tandis que, s’inspirant des travaux de Cuvier sur les Fossiles, il parvient avec intérêt à une grandeur non dépourvue d’art. Puis, la vie du végétal reliée au minéral nourricier, l’organisation de la plante, — et une