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Ainsi nous avons montré de quelques rappels, de quelques extraits qui semblent condenser de l’éternel, que cette idée poétique du Savoir uni à l’Émotion est universelle et que, sous son mode primordial de chant cosmogonique, elle se trouve à l’origine de la pensée, à l’éveil de la conscience des hommes inquiets tentant de se relier à la totalité de l’Univers. Elle est dès lors la « Poésie scientifique », — elle est la première poésie : notre tradition remonte les peuples et les temps…

En France : nous avons vu les Précurseurs, aux xiiie et xvie siècles, emprunter des Grecs et des Latins, amasser toute connaissance de leur temps, avec une grandeur optimiste qui retient notre admiration aller dans la voie philosophique de la

    avouer que la poésie était morte, ou créer une poésie nouvelle ». L’historique en trois cents pages de critique savante, trouveuse et enthousiaste, se clôt par le chapitre : « La Synthèse scientifique», — à mon dessein et mon œuvre consacré. — Et quant à cette partie, de directe et vivante actualité, (« l’actuel » selon la règle, ne pouvant ou qu’à peine être admis pour matière de thèse), avec quelle ample sûreté et quelle largeur de vues et d’assentiment cependant, l’a su résumer M. C. A. Fusil…

    L’on peut dire que, par le talent et la conviction, son livre est une date. (Il prépare maintenant un même travail, des xiiie et xvie siècles.)