Page:Ghil - Traité du verbe, 1886.djvu/15

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Quand la Méthode est déterminée et lorsque je respire en l’adéquate possession de mon idée, quelques mots sont à dire de l’œuvre qu’elle règlera : les livres, aux Titres divers, mais logiquement et évidemment liés qui sous le Titre générique — « légendes de Rêve et de Sang » — s’harmonieront.

Au Terme par mon signe montré six arriveront : mais qu’à mon caprice cher l’on n’en veuille, alors qu’en pleine ouverture du dessein quant au dernier il met sur mes lèvres son doigt rappelant le respect au silence saint.


Avec une naïveté glorieuse, en mes yeux éblouis des gestes de la Vie le désir s’énamoura de les toutes mouvoir, les inextricables gloires rameuses ! en l’horizon de mes lointaines pages.

Savoir éluder et savoir élire sont le propre de vieillir. Or le laps de mois, il me semble que les rivières, des saisons, se sont fleuries et désolées, et que des ans sur mes épaules se sont aggravés : depuis l’heure où, ne discernant des deux phrases au latin rude (Propter solum uterum, mulier est id quod est. Totus homo semen est) la simple et dernière vérité, aveuglément, moi qui voudrais en la magnétique atmosphère des Êtres émanée donner du Vivre l’intime et rythmique symbole et sa raison sereine, je m’engageai aux détails oiseux.

Car la seule digne Histoire du sang et du rêve, n’est-ce pas, de l’initial Tressaillement du prime plasma qui veut sentir à l’extase de l’Homme génial, de la dualité alvine et idéale qui, dans l’Amativité, s’angoisse de ne pouvoir goûter, égoïste, le victorieux repos d’animal ou de mage, l’exposé divers.

Sous les détails, intérêts tristes par la digression des Civilisations nués, au sanglot du désir de Tout seule et puissante vit l’éternelle Tendresse, oui, qui épand la Vie ou, ardemment stérile, sourd pour le rêve des Âmes : et c’est pourquoi de l’essentielle Amativité, sang et rêve, mes « légendes » seront l’agitation intestine, disant vers