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HISTOIRE DE LA DÉCADENCE

Le droit de Latium était d’une espèce particulière : dans les villes qui jouissaient de cette faveur, les magistrats seulement prenaient, à l’expiration de leurs offices, la qualité de citoyen romain ; mais comme ils étaient annuels, les principales familles se trouvaient bientôt revêtues de cette dignité[1]. Ceux des habitans des provinces à qui on permettait de porter les armes dans les légions[2], ceux qui exerçaient quelque emploi civil ; en un mot, tous ceux qui avaient servi l’état d’une manière quelconque, ou déployé quelque talent personnel, recevaient pour récompense un présent dont le prix diminuait tous les jours par la libéralité excessive des empereurs. Cependant, dans le siècle des Antonins, ce titre était encore accompagné d’avantages réels, quoiqu’il eût été alors accordé à un très-grand nombre de sujets. Il procurait aux gens du peuple le bénéfice des lois romaines, particulièrement dans les mariages, les successions et les testamens ; et il ouvrait une carrière brillante à ceux dont les prétentions étaient secondées par la faveur ou par le mérite. Les petits-fils de ces Gaulois qui avaient assiégé Jules César dans Alesia[3], commandaient des lé-

    rempli de colonies honoraires. Voyez Spanheim, De usu numismat., dissert. XIII.

  1. Spanheim, Orb. rom. c. 8, p. 62.
  2. Aristide, in Romæ Encomio, tom. I, page 218, édit. Jebb.
  3. Alesia était près de Semur en Auxois, en Bourgogne. Il est resté une trace de ce nom dans celui de l’Auxois, nom