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DE L’EMPIRE ROMAIN. CHAP. II.

fut la source de sa magnificence. Les ouvrages de Trajan portent l’empreinte de son génie. Les monumens publics dont Adrien orna toutes les provinces de l’empire, furent exécutés, non-seulement par ses ordres, mais encore sous son inspection immédiate. Ce prince était lui-même artiste, et il aimait surtout les arts comme faisant la gloire d’un monarque. Les Antonins les encouragèrent, parce qu’ils les crurent propres à contribuer au bonheur de leurs sujets. Mais si les souverains donnèrent l’exemple, ils furent bientôt imités. Les principaux citoyens ne craignirent pas de montrer qu’ils avaient assez de hardiesse pour former les plus grands desseins, et assez de richesses pour les exécuter. Rome se vantait à peine de son magnifique Colisée, que les villes de Capoue et de Vérone[1] avaient fait élever, à leurs dépens, des édifices moins vastes à la vérité, mais construits sur les mêmes plans et avec les mêmes matériaux. L’inscription trouvée à Alcantara, prouve que ce pont merveilleux avait été jeté sur le Tage aux frais de quelques communes de la Lusitanie. Lorsque Pline fut nommé gouverneur de la Bithynie et du Pont, provinces qui n’étaient ni les plus riches, ni les plus considérables de l’empire, il trouva les villes de son département s’efforçant à l’envi d’élever

    de Marcellus. L’exemple du souverain fut imité par ses ministres et par ses généraux ; et son ami Agrippa a fait élever le Panthéon, un des plus beaux monumens qui nous soient restés de l’antiquité.

  1. Voyez Maffei, Verona illustrata, l. IV, p. 68.