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DE L’EMPIRE ROMAIN. CHAP. II.

calcul[1], il n’existe aucune raison pour croire que, dans le siècle des Antonins, le nombre de ses habitans ait été moins considérable qu’au temps de Romulus. Attirés par une influence supérieure, les petits états du Latium furent insensiblement compris dans la métropole de l’empire. Ces mêmes contrées, qui ont langui si long-temps sous le gouvernement faible et tyrannique des prêtres et des vice-rois, n’avaient éprouvé alors que les malheurs plus supportables de la guerre ; et les premiers symptômes de décadence qu’elles éprouvèrent furent amplement compensés par les rapides progrès qui se firent remarquer dans la prospérité de la Gaule cisalpine. La splendeur de Vérone paraît encore par ses ruines ; et cependant Vérone était moins illustre que les villes d’Aquilée, de Padoue, de Milan ou de Ravenne.

Dans la Gaule et en Espagne.

II. L’esprit d’amélioration avait passé au-delà des Alpes, dans les forêts même de la Bretagne, dont l’épaisseur s’éclaircissait par degrés pour faire place à des habitations commodes et élégantes. York était le siége du gouvernement ; déjà Londres s’enrichis-

  1. Ælien, Hist. var., l. IX, c. 16 : cet auteur vivait sous Alexandre-Sévère. Voy. Fabric., Biblioth. græca, l. IV, c. 21 (*).
    (*) Comme Ælien dit que l’Italie avait autrefois ce nombre de villes, on peut en conjecturer que de son temps elle n’en avait plus autant : rien n’oblige d’ailleurs à appliquer ce nombre aux temps de Romulus ; il est même probable qu’Ælien voulait parler de siècles postérieurs. La décadence de la population à la fin de la république, sous les empereurs y semble reconnue même par les écrivains romains. Voy. Tite-Live, l. VI, c. 12. (Note de l’Éditeur.)