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DE L’EMPIRE ROMAIN. CHAP. II.

province, est bien déchue depuis qu’elle a été érigée en monarchie. L’abus de ses forces, la superstition et la découverte de l’Amérique, l’ont entièrement épuisée. Son orgueil ne serait-il pas confondu, si nous lui demandions ce que sont devenues ces trois cent soixante villes, dont Pline a parlé sous le règne de Vespasien[1] ?

En Afrique.

III. Trois cents villes en Afrique avaient été soumises à Carthage[2] : il n’est pas probable que ce nombre ait diminué sous l’administration des empereurs. Carthage elle-même sortit de sa cendre avec un nouvel éclat ; et cette ville, aussi-bien que Capoue et Corinthe, recouvra bientôt tous les avantages qui ne sont pas incompatibles avec la dépendance.

En Asie.

IV. L’Orient présente le contraste le plus frappant entre la magnificence romaine et la barbarie des Turcs. Des campagnes incultes offrent de tous côtés des ruines superbes, que l’ignorance regarde comme l’ouvrage d’un pouvoir surnaturel. Ces restes précieux de l’antiquité offrent à peine un asile au paysan opprimé ou à l’Arabe vagabond. Sous les Césars, l’Asie proprement dite contenait seule cinq cents villes[3] riches, peuplées, comblées de tous les

  1. Pline, Hist. nat., III, 3, 4, IV, 35. La liste paraît authentique et exacte. La division des provinces et la condition différente des villes sont marquées avec les plus grands détails.
  2. Strabon, Géogr., l. XVII, p. 1189.
  3. Josèphe, De bello judaico, II, 16 ; Philostrate, Vies des Sophist., l. II, p. 548, édit. Olear.